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Montre-moi ta chaussure

Illustration : lampe à poser Madame de Tencin, embauchoir et lacets en cordon d’alimentation. La chaussure est inspirante.

On a beau n’être pas envieux, on rage toujours quand les autres chaussent vos souliers et vous écrasent.

Emile Zola

La sandale de Catlow

La chaussure OregonSi l’on s’en tient aux découvertes des archéologues, la plus ancienne chaussure pourrait remonter au septième millénaire avant notre ère. Il s’agit de sandales trouvées sur le site de Catlow Cave dans l’Oregon.
Ces sandales sont faites de fibres végétales. Elles s’enroulent entre elles et forment des cordages, un peu comme les semelles d’espadrilles. Elles comportent un rabat pour protéger les orteils et une partie du dessus du pied. En Chine, des archéologues ont décelé des empreintes de pieds chaussés dans la grotte de Tianyuan. Leur datation est estimée à plus de 35 000 ans. La chaussure ne date pas donc d’aujourd’hui.

La chaussure d’Ötzi

La chaussure d'Otzi
Daderot, CC0, via Wikimedia Commons

Ötzi, un homme du Néolithique, a été retrouvé dans le massif d’Ötzal en Italie. Il portait des chaussures en cuir de cerf maintenues par des lacets en cuir de bœuf. A l’intérieur de l’unique chaussure qui lui restait aux pieds, Ötzi portait une sorte de chausson fait de liber de tilleul. Le liber est constitué des fibres présentes juste sous l’écorce de l’arbre. Ce sont des fibres très souples à l’épaisseur variable mises en œuvre après rouissage. Une couche de foin est ainsi maintenue entre la chaussure et le chausson.

Ces deux parties sont liées ensemble à une semelle de cuir d’ours. La fourrure se place du côté intérieur. Parcourir un massif de montagnes à la fin du Néolithique n’était visiblement pas une chose qui s’improvisait. Et surtout pas du côté des pieds. La chaussure qui lui restait au pied au moment de sa mort montre qu’il ne s’agit en rien d’un “bricolage”. Bien qu’empirique, la technicité de cette chaussure avait déjà due largement faire ses preuves.

Les pampooties

La chaussure ArménieAu cours de la même période, en Arménie, on portait des chaussures élaborées selon la méthode la plus simple qui soit. Il s’agit d’un ovale tronqué autour duquel on aménage des trous pour passer un lacet. On place son pied sur cet ovale et on resserre le lacet qui enferme le pied dans une sorte de bourse de cuir.
Ce modèle se retrouve de façon assez commune partout en Europe et sur des périodes assez longues. Par exemple, les célèbres pampooties irlandaises sont fabriquées selon cette méthode. A l’origine, elles étaient fabriquées dans un cuir frais et non tanné. Leur évolution vers la modernité et la solidité ont abouti aux ghillies des danseurs de musique celtique.

La sandale antique

La chaussure EgypteEn Egypte, pendant l’Antiquité, si l’on porte des chaussures, ce sont presque toujours des sandales. Selon sa condition, elles sont faites de fibres végétales pour les prêtres ou en or pour accompagner Pharaon dans l’au-delà.
La statuaire grecque nous donne à comprendre que la sandale est la chaussure qui va bien avec un climat un peu chaud. Mais là aussi, il faut comprendre que la majorité de la population allait nu pied. Les sandales sont présentes en Grèce depuis plusieurs millénaires. Selon certains, le mot même, proviendrait du perse sandal. Comme souvent, la sandale la plus simple est faite en fibres végétales torsadées ou tressées.

La chaussure romaineLa conquête par la sandale

Mais la sandales la plus élaborées s’appelle la cothurne. On peut parler de sandale car il s’agit d’une chaussure ouverte maintenue par des lacets. La différence tient dans sa forme. Il s’agit, en fait, d’une botte dont la partie arrière protège le mollet avec un élément fermé, la semelle est en bois. Les cothurnes sont les chaussures que portent les acteurs grecs lors des représentations de tragédies.
On retrouve les cothurnes à Rome et plus tard au Moyen- Âge.
On remarque qu’à cette période, une bonne paire de chaussures qui tient bien aux pieds doit comporter un entre-doigt.

A Rome, les soldats portent des chaussures appelées caligae. Il s’agit très exactement de ce qu’il reste d’un romain quand Obelix dégage un légionnaire. C’est une chaussure de cuir d’une seule pièce ajourée en lanières. On plante la semelle de nombreux clous en rangée pour ne pas être glissante.

Moyen-Âge

La chaussure dite "Poulaine" avec sa semelle de protection en boisIl semblerait qu’au Moyen-Âge, la chaussure devienne beaucoup plus perméable au phénomène de la mode. Bien entendu, le rang social est un élément qui donne de la distinction à l’habillement du pied. A la fin de la période médiévale, la pointe rembourrée à l’avant de la poulaine en est un. Ainsi, plus elle est longue, plus le rang social est élevé.

Pour celui qui porte la poulaine, cette pointe dit quelque chose : “regarde comme mon pied est grand, et si mon pied est grand, c’est que je suis un grand personnage”. Un peu comme le système des épaulettes que l’on glisse dans l’épaisseur des tissus d’une veste. Elles renvoient immanquablement vers la haute idée que l’on peut se faire de celui qui les porte.
Au fur et à mesure les pointes se sont tellement allongées que certaines pouvaient atteindre 50 centimètres.

Le mot poulaine trouve son origine dans l’utilisation de la Poulanne. Il s’agit d’un cuir venu de Pologne qui se nommait elle-même Poullaine”. 0 l’origine, on faisait les pointes de ces souliers si spécifiques avec ce cuir venu de Pologne. En Angleterre, les poulaines s’apellent cracow en référence à la ville de Cracovie en Pologne.

La chaussure en nombre

La chaussure pour "Une fête de joyeux noces"
Pieter Jansz.Quast, Une fête de joyeux noces (env. 1635-1638)

La haute noblesse commande des chaussures en nombre. En 1424, on dénombre 40 commandes de chaussures pour le seul comte de Savoie. A la même époque, à la cour de France, les commandes de chaussures pour Charles VI atteignent presque 250 paires en une année. En moyenne, il porte chaque paire de chaussures une journée et demie. L’effet produit est qu’il ne porte que des chaussures neuves.

Ca me botte, la chaussure qui monte, qui monte

Guillaume Dupré, Henri IV, Marie de Médicis et le Dauphin (1579–1640)

Sous le règne d’Henri IV, on aime les bottes. Elles sont souples, montent assez haut et comportent un talon. Le mollet est ainsi entouré non pas dans quelques lanières mais par une véritable tige. Elle est taillée dans un cuir si souple que la marche en devient élégante. Dès lors, les bottes sont portées en tout lieu et à tout moment. Elles donnent du style et on les porte aussi en intérieur, même quand on ne vient pas de descendre de cheval.

A la Renaissance, la tige de la botte se taille au plus près de la forme du mollet. Il s’agit exclusivement de réalisations faites sur mesure. Ces bottes montent au plus haut, y compris sur la cuisse à laquelle elle est ajustée. Ces bottes sont particulièrement difficiles à ôter et tout autant à enfiler. Il fallait l’intervention d’un valet pour y parvenir.

Le talon d’Achille de la modernité

Chopines vénitiennes, XVIè siècle

La période moderne connaît une élévation de l’esprit ? C’est sans compter avec celle des talons.
Les femmes et les hommes font placer des semelles sous leurs chaussures. Au départ pour se protéger du froid, de l’eau ou de la boue. L’accumulation des patins peut porter la hauteur de la chaussure d’une femme à plus de trente centimètres. Cette mode est héritée de la chopine vénitienne. Une chaussure portée si haut que deux personnes n’était pas de trop pour permettre à la dame de tenir debout et de marcher avec ses chopines aux pieds.

La broderie de chaussure

La chaussure en tissus de soie damassé (1690-1700)

Sous Louis XIV et ensuite au Siècle des Lumières, la chaussure à talon est ornée de la même façon que l’habit. Les damas, inspirés de l’Orient, arrivent de Venise ou de Gênes. Ce sont les étoffes de prédilection pour ces chaussures haut de gamme. Ainsi, la soie, les broderies de fil d’or ou d’argent comme les brocarts, se partagent un usage de pied en cape.

Pendant la Révolution, ces chaussures de luxe représentaient un marqueur social propre à la haute noblesse. Aussi, elle usa de plus de discrétion dans l’ornement des pieds. Après la Terreur, les Bals des victimes ont permis aux escarpins de reprendre un peu de leur superbe.

La chaussure romantique

Bottines à tire-bouton, 1883

A la suite des campagnes napoléoniennes, la botte reste indétrônable. En effet, c’est un attribut militaire qui donne du prestige. Cependant, elle est plus fine dans ses proportions.

Pour les femmes, la bottine se ferme avec des lacets puis dans la seconde moitié du XIXè siècle, à l’aide d’un tire-bouton. Depuis de nombreux siècles, et jusqu’à la fin du XIXè, les semelles ne distinguent pas le pied gauche du pied droit. A l’usage, c’est la chaussure qui se fait au pied et non l’inverse, en tout cas sur ce point précis. Même si, en 1822, l’industrie américaine invente les premières chaussures qui distinguent le pied droit du gauche, sa généralisation prendra encore quelques temps.

Les escarpins sont toujours prisés et sont plus simplement ornés de rubans. Lors des bals, les femmes portent des chaussures légères qui découvrent le dessus du pied. Quant aux hommes, la chaussure vernie est de mise.

L’industrialisation qui a marqué cette période a produit des chaussures de toutes sortes. François Pinet sera un des grands acteurs de la fabrication en série de chaussures pour femmes. En 1879, il dépose un brevet de semelle imperméable en papier enduit de goudron. Il met un point d’honneur à rendre confortable la chaussure pour femme. Notamment en remettant au goût du jour le talon bobine dont le bas est évasé. Celui-ci rend la marche plus stable et prévient de nombreuses douleurs.

La chaussure nous rend parfois un peu bête

Doc Martens

Aujourd’hui, certains d’entre nous savent que telles ou telles chaussures nous font mal au pied. Mais nous les portons quand même en pensant que parfois c’est nécessaire. Alors qu’on on est plus confortablement chaussés en baskets. D’autres encore vont à la plage en Doc Martens. Alors que rien ne les y oblige tout en sachant que ce n’est pas la chaussure la plus facile à mettre ni à enlever quand il fait chaud.

Pour aller plus loin avec de bonnes chaussures

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Les lumières de l’Histoire

Les lumières de la table

Il est impossible de savoir si la première femme ou le premier homme ont vu l’intérêt du foyer comme une source d’éclairage, une façon de chauffer, de cuire sa nourriture ou encore d’écarter les prédateurs. Probablement les trois. Ils ne savaient pas qu’ils entraient dans Les lumières.

La grotte illuminée

Les lumières de la torcheLes lumières et les luminaires à disposition des artistes des grottes ornées démontrent que des lampes, statiques ou non, étaient disposées et aménagées en fonction des usages. Dans les grottes ornées du Paléolithique supérieur, on les retrouve sur les parcours ainsi que dans les zones ornées. Au vu de leur très faible nombre et de leur capacité d’éclairage très réduit, les scientifiques penchent pour un usage limité des lampes mais celui beaucoup plus répandu des foyers et des torches. Leur capacité d’éclairage est supérieure et peut suivre l’artiste. Dans son usage, la torche se distingue nettement du foyer car elle sert exclusivement à l’éclairage.
Les combustibles sont généralement la graisse pour les lampes, les os pour les foyers et la résine pour les torches. Leur présence était complémentaire les unes des autres. D’une part dans leur mobilité et d’autre part dans leur emploi. Par exemple, un petit foyer peut être mobile, il peut éclairer et servir aussi à rallumer les autres luminaires.
Concernant les lumières dans les grottes ornées, comme Chauvet, elles montrent des mouchages de torches. Les torches sont toujours faites de bois résineux réputé pour leur grande charge en résine. On connaît depuis l’Antiquité la réputation des bois gras. Il s’agit de torches réalisées dans les parties de l’arbre particulièrement chargées en résine. Souvent on choisi de laisser les souches dans le sol après abattage, cela les concentre en résine. D’autres bois gras sont fabriqués par un écorçage spécifique et régulier qui force les fibres à se charger en résine. Cet écorçage fait mourir l’arbre qui  est fortement constitué de bois gras. Le bois gras est tellement concentré en terpènes qu’il s’enflamme même mouillé.

Les lumières de la graisse

Les lumières de la flammeLes lampes à graisse sont désignées par un ustensile présentant soit une cuvette soit un fond assez plat et dont la forme permet d’y placer le combustible en contact avec une mèche alimentée par capillarité. Si la graisse s’écoule vers la mèche, on dit que la lampe est ouverte. Si le combustible est retenu par des bords et présente une forme de godet, on la dit fermée. Il existe des lampes avec un creusement très minime, voire plat, on parle alors de plaquette et non de godet.
Aux périodes les plus anciennes, les lampes à graisse sont réalisées dans des roches qui présentent naturellement une aspérité. Les améliorations ont conduit les hommes du paléolithique supérieur à produire eux-mêmes les formes et les lumières qui les intéressaient. Avec une cuvette plus ou moins creuse pour permettre une ouverture ou non, avec un manche plus ou moins prononcé, avec une rigole d’écoulement de taille différente ou pas.
Le combustible est toujours issu de la graisse animale y compris celle des os spongieux et de la moelle. De récentes expérimentations ont montré l’intérêt des foyers alimentés par les os d’animaux, ils durent très longtemps. Les mèches des lampes sont d’origine végétale dont les mousses, les brindilles, les champignons.
Actuellement, on dénombre en France quelque 300 lampes d’origine préhistorique. Elles sont majoritairement en grès. Seulement 10% sont pourvues d’un manche.
Parmi les contraintes les plus notables pour gérer les lumières dans les grottes profondes, il faut imaginer que la lampe à graisse doit toujours être surveillée pour s’assurer que la mèche est toujours en contact avec le combustible et pour recharger le godet en graisse.

De l’huile pour ma lampe

Les lumières de l'huilePendant l’Antiquité, les lampes apparaissent beaucoup plus sophistiquées. Elles ne sont plus taillées ou aménagées dans du grès mais façonnées en terre cuite. Elles prennent alors la forme d’un récipient totalement fermé avec deux trous aménagés, l’un pour le remplissage, l’autre est placé sur le bec pour le passage de la mèche. Cette opportunité de fermer le récipient s’est imposée car ce n’est plus tant de la graisse que l’on brûle mais de l’huile.
L’ âge du bronze avait déjà livré des lampes enfermant le combustible semblables à de petites bouteilles. Des archéologues avaient pensé qu’il pouvait s’agir de gourdes ou de biberons.

Les lampes de l’Antiquité en terre cuite suivent souvent la même forme. Elles sont rondes, plutôt plates, ne dépassent pas 10 centimètres de diamètre et sont souvent décorées. Par exemple, à Rome le décor peut être fait de gladiateurs. A Délos, des lampes possédaient un décor géométrique ou végétal, parfois figuratif. Le trou de remplissage a un renflement pour ne pas perdre d’huile. Le décor est organisé autour de ce renflement, ce sont des pétales, des stries, des petites bosses, des feuilles et quelquefois des reproductions de masques comiques ou représentations mythologiques comme des taureaux ou des lions.
Au vu du volume de combustible et de la taille de la mèche, on considère qu’une lampe à huile fournit une lumière pendant deux heures et demie. La flamme n’est pas très grande et correspond à celle d’une bougie.

Une lampe pour chacun, les lumières de l’Antiquité

Lampe à huileAu-delà de la forme la plus répandue, étant passés du tournage au moulage, les potiers de l’Antiquité ont fourni des lampes avec une grande variété de formes : des aménagements pour la préhension, un panneau vertical pour la réflexion. Parfois sur les grands réservoirs, il peut y avoir deux ou trois becs.
La période hellénistique marque un tournant dans la production des lampes à huile. D’un part, le tournage cède définitivement la place au moulage, d’autre part, la technique du moulage propulse sa fabrication dans une ère industrielle qui est portée par une demande très croissante. Au fur et à mesure, les populations quittent les campagnes pour les villes où les habitudes ne sont plus forcément calées sur la course du soleil.

Les lampes à huile, en terre cuite ou en métal, vont avoir une pérennité de plusieurs siècles.
Elles sont un accessoire indispensable de la vie des gens de qualité. Pour lire, prendre part à un jeu de société, participer à un salon avec Madame du Deffand, éclairer toute pièce de vie ou lieu de passage.
L’objet technique qu’est une lampe à huile en métal va recevoir de très beaux décors et pourra ainsi être placée bien en vue dans les plus belles pièces de la maison.
Cependant l’inconvénient majeur de la lampe à huile se trouve dans la viscosité du combustible. La mèche ne tient pas toujours allumée. A partir de 1780, le système s’améliore. Le réservoir est placé de côté et plus haut que la mèche, cela force la capillarité pour mieux alimenter la mèche. D’autre part la mèche n’est plus plate mais cylindrique, ce qui induit une meilleure combustion.

Au clair de la lune

les lumières de la chandelleParallèlement, les chandelles vont connaître une utilisation plus discrète pour l’histoire. Elle se consume et disparaît.
Les temps anciens ont produit des chandelles. C’est facile, on enroule une mèche faite de brindilles ou de fibre végétale avec de la graisse, de la cire ou tout mélange combustible solide. La première contrainte est que le combustible ne doit pas fondre avant de brûler, la seconde contrainte réside dans l’obligation de la placer dans un porte-chandelle voire un chandelier.
La fragilité de la flamme de la chandelle qui est assez petite nous pousse à croire qu’il s’agissait surtout d’apporter les lumières à l’intérieur.
Dans son œuvre, L’homme qui rit, Victor Hugo décrit la chandelle comme un moyen de peu pour donner le maximum « Il fait nuit ; une main pose une chandelle, vil suif devenu étoile, au bord d’une ouverture dans les ténèbres ».
Les chandelles sont une part importante du budget d’un foyer modeste au siècle des Lumières.
Au siècle suivant, la chandelle fait un bond en avant, elle devient bougie. En 1825, les composants graisseux comme le suif sont remplacés par l’acide stéarique. La bougie est d’une belle blancheur et sa combustion est sans odeur et sans fumée. La bourgeoisie va tout de suite adopter la bougie qui est un signe incontestable de confort et de progrès. C’est l’accessoire indispensable de toutes celles et ceux qui lisent des livres et écrivent des lettres.

La si blanche bougie

BougieLes bougies ne font pas concurrence à la lampe. Le prix d’une lampe et son entretien peuvent être un frein à son achat pour certains foyers qui restent fidèles à la bougie. Les suspensions portant bougies sont très présentes dans les intérieurs bourgeois du XIXè siècle. L’usage et le statut de l’usager d’une lampe ou d’une bougie sont indifférents au lieu qu’elles éclairent et qui elles éclairent. Dans cet ensemble complexe, l’une et l’autre sont complémentaires au sein d’une même maison. Le décor des candélabres et des suspensions font le lien entre les lumières et les conditions de vie des habitants.

La lampe à pétrole

lampes à pétroleLa lampe à pétrole est imaginée sur le modèle de la lampe à huile. Elle apparaît vers 1853. Son principe est simple, un réservoir surmonté d’une mèche et d’un tube de verre qui protège la flamme. Le pétrole lampant possède une fluidité parfaite pour remonter avec aisance par la mèche sur une dizaine de centimètres. Cette fluidité rend la flamme plastique. C’est-à-dire que l’on peut facilement régler son intensité pour augmenter ou abaisser la lumière. L’immense avantage de la lampe à pétrole sur toutes les autres sources de lumières artificielles est son prix de revient. Un modèle sera adapté pour en faire une lampe tempête, celle qu’on a toujours un grand plaisir à allumer lors des soirées dehors.

Un dîner aux chandelles

ChandelierAujourd’hui, on aime encore s’éclairer à la flamme. On place des bougies sur la table des fêtes de fin d’année, on installe de grandes torches dans le jardin et la lampe tempête reste dans l’idéal de la soirée sur la plage et du campement en toile de tente. Nos imaginaires sont nourris de ce temps pas si lointain où les zones rurales après-guerre n’étaient pas toutes raccordées à l’électricité. Cette nostalgie de la soirée autour du feu de cheminée ne doit pas nous faire oublier que pour ceux qui travaillaient la terre et s’occupaient des bêtes, l’arrivée de l’électricité a été un énorme progrès et un nette amélioration de leurs conditions de travail.

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