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Les inventions au Siècle des Lumières

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La Mort de Louis XIV, en 1715, marque un coup d’arrêt à des décennies d’un pouvoir basé sur l’absolutisme. Le Roi Soleil entendait régner seul ou presque. La fin du règne est marquée par des guerres de religion, des batailles perdues décimant l’armée, des famines et un système de prise de décision tellement centralisé que nul n’en comprenait le sens, et que les plus pauvres, en tête, enduraient sans grand espoir.

Au XVIIIè siècle, le changement était en germe. Des philosophes, des génies de la techniques, des scientifiques, des auteurs de théâtre, des courants politiques nouveaux commencent à se faire entendre. Tous n’auront pas accès à ces idées nouvelles, l’éducation n’étant réservée qu’à une élite, mais un grand pas va être franchi pour que justement, cette éducation, cette connaissance qui doivent se répandre permettent enfin au sens critique de chaque femme et de chaque homme de s’exprimer. Que les croyances et les superstitions cèdent la place à une forme de rationalité et à un accroissement de la connaissance du monde qui nous entoure. Ce siècle sera celui de la philosophie, de la science et de l’invention.

La fin de la Providence

 
 

Le XVIIIè siècle marque un tournant dans l’idée que Dieu intervient en tout. Que ce qui se passe ou ne se passe pas est le fait de Dieu.

A présent, les échecs, les défauts, les manquements ne doivent plus être considérés comme une volonté divine. Celle d’un dieu qu’on ne voit pas et qui ne s’explique jamais. Désormais, il est acquis que nos actions, nos  pensées, notre réflexion peuvent être la cause de ce qu’il advient. Pour le reste, on s’en tient à l’idée que le hasard doit en prendre sa part.

Newton (1643-1727) inscrit sa démarche dans l’idée qu’un concept mécanique est régi par les mathématiques auxquelles il ajoute le principe de gravité universelle. Anna Barbara Reinhart (1730-1793), dont les écrits ont été perdus, est une mathématicienne qui consacre un ouvrage entier aux commentaires de l’œuvre la plus connue de Newton Philosophiae Naturalis Principia Mathematica. Ce mode de pensée, par le raisonnement, qu’il soit mathématique ou philosophique met  “à la mode” ce que l’on nomme “l’esprit des Lumières”. Les encyclopédies vont s’organiser avec une table des matières, un classement par ordre alphabétique, des illustrationset des articles écrits par les experts ès-qualité.

L’invention comme jeu de l’esprit

 

Au XVIIIè siècle, l’Invention revêt un caractère politique ; L’invention fait partie intégrante du grand cortège des idées nouvelles, de la façon dont on organise une société et quels en sont les bénéficiaires. Sur ce point, il faut reconnaitre que pour nouvelle quelle soit, la société pensée par les Lumières n’a pas touché toutes les couches de la population. La Révolution tentera d’y remédier avec des ajustements, encore et encore. 

Un britannique, Thomas Newcomen, en 1712, reprend l’idée de la machine à faire le vide de Denis Papin (1647-1713) pour produire un énergie transformée en mouvement mécanique. Plus tard, un autre personnage viendra à son tour améliorer cette machine pour lui rajouter un bras qui lui-même transforme le mouvement rectiligne en mouvement rotatif. Ce principe sera employé dans les trains à vapeur pour faire tourner les roues ferroviaires

La chaise volante de la favorite, une invention de confort

femme en lévitation avec chaises volantes

Au château de Versailles, Blaise-Henri Arnoult travaille sur les machines de l’opéra. Louis XV lui commande d’installer une chaise volante dans les appartements de la favorite Marie-Anne de Mailly-Nesle. Son logement est au troisième étage et il lui plairait de moins s’épuiser à y grimper. le principe est simple. La duchesse s’assoie sur une chaise attachée à un poulie par un jeu de cordes. La chaise et la duchesse ont un poids de contre balancement à l’autre extrémité de la corde. Une fois installée sur la chaise, elle actionne elle-même le système en autonomie en faisant glisser le corde.

Emilie du Chatelet, la force vive

Emilie_Chatelet_portrait_by_Latour

Son nom est Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet. Enfant, elle étonne par la vivacité de son esprit et de son intelligence. Plus tard, elle aime à converser, elle aime aussi la philosophie et en particulier un philosophe. Sa liaison avec Voltaire durera quinze années. Son travail scientifique, au-delà de la traduction des ouvrages de Newton, ne fera pas d’elle une simple femme de science ou une “passeuse” mais une vraie scientifique. sur les travaux de Newton, notamment, elle relève que le travail est parfois incomplet en démontrant une autre équation pour décrire le principe de l’énergie cinétique : l’énergie est égale au produit de la masse par la vitesse au carré. Newton ne proposait pas la mise au carré du produit.

 

Laura Bassi invente l’inversion de la théorie du genre

Carlo Vandi, Public domain, via Wikimedia Commons

Tout comme Emilie du Chatelet, Laura Bassi est fortement influencée par les théories de Newton qu’elle enseigne en Italie. De la même façon, on remarque chez elle, alors encore une enfant, des qualités intellectuelles qui la portent vers les disciplines scientifiques en pleine expansion au XVIIIè siècle. Son père la fait entrer à l’université de Bologne, très réputée et ancienne de sept siècles. A vingt ans, elle est diplômée et rapidement elle  y exerce en tant que docteure en philosophie puis poursuit par une chaire de physique et de mathématiques.

Le destin qui donne à Laura Bassi la capacité d’inverser les genres opèrent au moins deux fois. L’une quand on comprend que son mari, également professeur dans cette même université et spécialiste des études menées sur l’électricité, deviendra son assistant. L’autre quand on comprend que parmi ses étudiants se trouve Allessandro Volta.

Emilie du Chatelet, un temps, étudiante à l’université de Bologne, était un de ses plus ferventes admiratrices.

Des inventions en pagaille

  • Le thermomètre au mercure
  • Le principe du paratonnerre
  • Le bateau à vapeur
  • La boîte de conserve selon le procédé d’Apper
  • La montgolfière
  • La vaccination
  • La tour de Chappe
  • Agnes Arber : première femme botaniste élue membre de la Royal Society
  • Jane Colden, au XVIIIè siècle, femme naturaliste à New -York, arrête cette activité sitôt mariée.
  • Emilia Anikina, botaniste ukrainienne du XXè siècle, découvreuse de blés
  • Marie-Anne Libert, botaniste belge du XIXè siècle, elle identifie le mildiou
  • Marion Delf-Smith, Membre de la Linnean Society of London

Pour aller plus loin