Description
Auguste Lefort est un collectionneur invétéré de porcelaine. Il voue une véritable passion à ce matériau et à tout ce qu’il offre de beauté et de réalisations.
Auguste Lefort veut un Meissen aussi fort que la Chine
Frédéric-Auguste Ier de Saxe, dit “le Fort” pense que son idée est audacieuse et brillante. Avec des animaux grandeur nature en porcelaine rassemblés en un même lieu, on pourrait plus que jamais se rendre compte du pouvoir de la plus fine des faïences de tradition chinoise.
Plus tard dans la saison, il s’est rendu à la manufacture de Meissen. Depuis 1710, cette manufacture applique avec soin les codes de la fabrication de la porcelaine chinoise. A la suite de la découverte d’un gisement de kaolin, Johann Friedrich Böttger devient l’inventeur génial des porcelaines de saxe.
L’Europe veut du Meissen
Cette porcelaine blanche répond aux exigences des cours européennes. Tant la demande est forte, la manufacture de Meissen inonde les cours européennes d’encriers, de statuettes, de services à thé, à café, mais aussi d’horloges, de vases bien sûr, de jardinières, de chandeliers et de tout objet gracieux.
Aussi, de véritables artistes vont concourir au succès et à la renommée des pièces produites par la manufacture. Le thème des chinoiseries est un véritable raz-de-marée dans les inspirations des nouveaux décors à la mode au Siècle des Lumières.
L’attrait pour ces nouvelles pièces que tout le monde veut posséder est multiple. Tout d’abord, la porcelaine de la manufacture est réalisée dans le kaolin. Car on le trouve ici à moindre coût, il a la finesse recherchée dans les importations de Chine. Le second avantage de cette finesse permet un sculpture d’une très grande délicatesse et parfaitement fidèle. Ensuite, sa couleur blanche à la cuisson permet d’y poser des couleurs vives et fines avec toutes les nuances qu’exigent les miniatures. C’est une porcelaine de scènes figuratives. Un artiste comme Horoldt, en 1720, va apporter une palette de couleurs très large et correspondre toujours plus aux attentes des acheteurs et des collectionneurs.
La ménagerie d’Auguste Lefort
Auguste Lefort commande à la manufacture de Meissen la réalisation de son rêve d’enfant, un ménagerie grandeur nature en porcelaine. Dans un premier temps, c’est Johann Gottlieb Kirchner qui travaille sur le projet. Mais à la faveur d’attitudes plus naturelles pour les animaux, la manufacture recrute Kandler. Il sera le véritable artiste de la situation. La Porcelaine de Meissen a fait tourner de nombreuses têtes et même s’écrouler des fortunes. Auguste Lefort, en quelque sorte n’échappe pas à cette folie de la porcelaine de Saxe. D’ailleurs, il la nomme lui-même la maladie de porcelaine. Ainsi, pour sa ménagerie, il a prévu la mise en fabrication de 600 pièces. On y trouve des dindons, des bouquetins, des renards, des singes, des lions, des hippopotames. Cette ménagerie viendra compléter sa collection de porcelaine qui compte déjà 20 000 pièces et qui lui ont fait frôler la ruine plusieurs fois.
Le décès soudain du créateur de cette incroyable collection survient en 1733. Et malheureusement, la ménagerie qui devait prendre place au second niveau du palais Japonais ne sera pas assez fournie pour permettre une installation.
Bien qu’au final, la production se monte à un peu plus de 450 pièces, le projet s’est envolé avec la disparition d’Auguste Lefort.
Postérité de la collection
A présent, les animaux de ménagerie de porcelaine se disséminent dans les collections des plus grands musées du monde ou dans des collections privées. il est possible d’en voir figurer dans des catalogues lors de grandes ventes. En 2013, Sotheby’s organise une prestigieuse une vente aux enchères. Les collectionneurs Sir Gawaine et Lady Baillie Sale, vendent leur collection d’animaux de porcelaine. Et plusieurs dizaines proviennent de la ménagerie d’Auguste Lefort. Le prix d’une de ces pièces a atteint alors le million d’euros.
Cette Lampe à poser nous raconte l’histoire de la porcelaine de Saxe.